Résumé :
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La tularémie est une zoonose causée par Francisella tularensis, une bactérie à Gram négatif, intracellulaire facultative et hautement infectieuse. La maladie est connue sous le nom de "maladie du chasseur", en raison du mode de contamination par contact avec des animaux sauvages infectés (et notamment les lagomorphes). Son cycle infectieux est en réalité bien plus complexe. Les sources d'infection sont multiples et les cas sans lien avec une origine animale sont en augmentation en France. La maladie peut également être contractée à partir d'un environnement hydrotellurique souillé, par voie alimentaire, ou via des arthropodes vecteurs tels que les tiques. Des données récentes collectées par le Centre National de Référence montrent que, bien que rare, l'incidence de la tularémie a doublé en France depuis les années 2000 et que les loisirs de plein air constituent aujourd'hui un important facteur d'exposition à la maladie. Les manifestations cliniques sont peu spécifiques et dépendent de la voie d'inoculation, les formes ulcéroganglionnaires diagnostiquées à l'occasion d'adénopathies médiastinales ou hilaires a été observée depuis 2018, en particulier dans l'ouest de la France. Le diagnostic est généralement réalisé par analyse sérologique, mais il peut également être établi par culture d'échantillons biologiques ou détection de séquences nucléotidiques spécifiques. Seuls les aminosides, les tétracyclines et les fluoroquinolones peuvent être prescrits pour traiter cette infection. Cet article fournit les dernières actualités sur la tularémie en France avec notamment une mise au point sur les réservoirs, les modes de contamination et les techniques diagnostiques. Des données récentes sur l'épidémiologie française sont présentées ainsi qu'un rappel sur les aspects réglementaires pour la manipulation et la détention des souches. (RA)
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