Titre : | Application en routine des résultats d’un essai randomisé : performance de l’échographie en pratique courante pour le dépistage de la macrosomie fœtale (2025) |
Auteurs : | Charlotte Cabaud, Auteur ; Juliette François, Auteur ; Pierre Capitanio, Auteur ; Claire Thuillier, Auteur ; Paul Berveiller, Auteur ; Patrick Rozenberg, Auteur ; Thibaud Quibel, Auteur |
Dans : | Gynécologie obstétrique fertilité & sénologie (vol. 53, n°1, janvier 2025) |
Article en page(s) : | 3-9 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | |
Résumé : |
Objectif : Évaluer la performance du dépistage de la macrosomie par une échographie à 36 Semaines d’aménorrhée (SA) selon les critères de l’essai randomisé « DAME » (Déclencher ou Attendre en cas de Macrosomie Estimée). Méthode : Étude rétrospective observationnelle sur une période de 2 ans dans une maternité de type 3. Les critères d’inclusion étaient les mêmes que ceux de l’essai DAME, à savoir les patientes dont le fœtus était estimé macrosome au troisième trimestre (par la mesure de la hauteur utérine ou par l’estimation de poids fœtal à l’échographie du troisième trimestre) bénéficiaient d’une échographie autour de 36 semaines d’aménorrhée pour dépister une macrosomie fœtale. Le critère de jugement principal était le poids de naissance supérieur au 97e percentile sur les courbes pédiatriques Audipog. La sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive et négative de l’échographie à 36 SA pour prédire la macrosomie ont été calculées. Pour estimer la précision de l’échographie, la valeur absolue de la différence entre le poids réel et le poids estimé [Différence EPF=(Poids à la naissance − Poids estimé)/Poids à la naissance] était calculée pour chaque patiente. Parmi les nouveau-nés macrosomes (≥97e percentile Audipog) non dépistés ont été recherchés les facteurs de risques associés à un diagnostic erroné (faux négatif versus vrais positifs). Résultats : L’estimation du poids fœtal en échographie à 36 SA pour dépister une macrosomie fœtale a eu une sensibilité de 43,7 % et une spécificité de 82,1 %, une valeur prédictive positive de 36,9 % et une valeur prédictive négative de 85,8 %. La moyenne des valeurs absolues des différences entre le poids estimé et le poids réel à la naissance était de 287g (IC 95 % [115–409]), avec une différence relative moyenne de 6,8 % (IC 95 % [0–3,3,3–11]). Une différence relative inférieure à 10 % entre le poids estimé et le poids à la naissance a été retrouvée pour 68,5 % des patientes. Parmi les nouveau-nés macrosomes (≥97e percentile), une estimation de poids fœtal au troisième trimestre supérieure ou égale au 90e percentile et un antécédent de macrosomie fœtale lors d’une précédente grossesse diminuaient le risque de faux négatif de l’échographie de dépistage à 36 SA. Conclusion : L’échographie réalisée à 36 semaines d’aménorrhée dans une population ciblée pour suspicion de macrosomie fœtale en pratique courante présente une sensibilité et une valeur prédictive positive modérées. Il serait opportun que les équipes appliquant également ce protocole partagent leurs résultats, afin de vérifier si nos conclusions peuvent être généralisées ou non à une plus large échelle. (RA) |